Voilà un "coup de gueule" qui fait du bien, à la lecture. Nous partageons tellement cet accès de colère, lorsqu'on voit combien les arbres sont allègrement écimés, élagués sans ménagement, ou plutôt "massacrés", abattus d'un coup de tronçonneuse... alors qu'ils ont apporté tant de bienfaits à leurs riverains "humains" et "non humains". Le laisser-aller, la négligence, les blessures provoquées (lors des stationnements par exemple...) et le non remplacement, sont des attitudes coupables... qui ne sont jamais sanctionnées.
Louis DUBREUIL, gérant de l'agence Sycomore Paysage à Clermont-Ferrand
"Tant que personne ne raisonne en obligation de résultat, les intentions généreuses sur la présence du paysage, et donc des plantations d'arbres, dans la planification locale de l'urbanisation ne servent à rien. Scot et PLU nouvelle génération, rien n'oblige les arbres réglementairement plantés à pousser et à rendre, à terme, les services attendus; rien n'interdit de les mutiler ou de les faire disparaître. Je l'ai constaté dans les périphéries commerciales de Clermont-Ferrand ou de Saint-Etienne : deux ans après la plantation d'arbres sur les parkings qui a mobilisé beaucoup d'argent, des abattages et des tailles nient les intentions des projets initiaux qui auront juste servi à se conformer aux documents d'urbanisme... qui restent muets sur les services rendus dans la durée par la végétation. Pour sortir de ce débat par le haut, la réflexion réglementaire devrait s'orienter vers une vraie loi "arbre". Ce texte entérinerait le statut d'être vivant et les aménités associées, indispensables à un cadre de vie de qualité. Il fixerait les obligations de soin et de bonne gestion qui s'imposent aux propriétaires, qu'il s'agisse de personnes physiques ou morales. Les entreprises d'élagage devraient également se conformer strictement aux règles techniques reconnues par la profession et refuser les tailles mutilantes qui, sous le prétexte de sécurité, rendent en fait les arbres plus dangereux qu'avant leur intervention."